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.L'idée de ce prêtre crotté, faisantfoule et scandale, torturait son âme."Et, sans nul doute, à chaque instant il répète mon nom!" Ce moment futplus pénible que la mort.Il appela deux ou trois fois, à une heure d'intervalle, un porte-clefs qui lui était dévoué, pour l'envoyer voir sile prêtre était encore à la porte de la prison.Monsieur, il est à deux genoux dans la boue, lui disait toujours le porte-clefs; il prie à haute voix et dit deslitanies pour votre âme."L'impertinent!" pensa Julien.En ce moment, en effet, il entendit un bourdonnement sourd, c'était le peuplerépondant aux litanies.Pour comble d'impatience, il vit le porte-clefs lui-même agiter ses lèvres en répétantles mots latins.On commence à dire, ajouta le porte-clefs, qu'il faut que vous ayez le coeur bien endurci pour refuser lesecours de ce saint homme.CHAPITRE XLIII 284 Le Rouge et Le Noir"O ma patrie! que tu es encore barbare!" s'écria Julien ivre de colère.Et il continua son raisonnement tout hautet sans songer à la présence du porte-clefs."Cet homme veut un article dans le journal, et le voilà sûr de l'obtenir."Ah! maudits provinciaux! à Paris, je ne serais pas soumis à toutes ces vexations.On y est plus savant encharlatanisme."Faites entrer ce saint prêtre dit-il enfin au porte-clefs, et la sueur coulait à grand flots sur son front.Le porte-clefs fit le signe de la croix et sortit tout joyeux.Ce saint prêtre se trouva horriblement laid, il était encore plus crotté.La pluie froide qu'il faisait augmentaitl'obscurité et l'humidité du cachot.Le prêtre voulut embrasser Julien, et se mit à s'attendrir en lui parlant.Laplus basse hypocrisie était trop évidente; de sa vie, Julien n'avait été aussi en colère.Un quart d'heure après l'entrée du prêtre, Julien se trouva tout à fait un lâche.Pour la première fois, la mort luiparut horrible.Il pensait à l'état de putréfaction où serait son corps deux jours après l'exécution, etc., etc.Il allait se trahir par quelque signe de faiblesse ou se jeter sur le prêtre et l'étrangler avec sa chaîne, lorsqu'ileut l'idée de prier le saint homme d'aller dire pour lui une bonne messe de quarante francs, ce jour-là même.Or, il était près de midi, le prêtre décampa.CHAPITRE XLIVDes qu'il fut sorti, Julien pleura beaucoup et pleura de mourir.Peu à peu il se dit que, si Mme de Rênal eût étéà Besançon, il lui eût avoué sa faiblesse.Au moment où il regrettait le plus l'absence de cette femme adorée, il entendit le pas.de Mathilde."Le pire des malheurs en prison, pensa-t-il, c'est de ne pouvoir fermer sa porte."Tout ce que Mathilde lui ditne fit que l'irriter.Elle lui raconta que, le jour du jugement, M.de Valenod ayant en poche sa nomination de préfet, il avait osése moquer de M.de Frilair et se donner le plaisir de le condamner à mort.Quelle idée a eue votre ami, vient de me dire M.de Frilair, d'aller réveiller et attaquer la petite vanité decette aristocratie bourgeoise! Pourquoi parler de caste? Il leur a indiqué ce qu'ils devaient faire dans leurintérêt politique: ces nigauds n'y songeaient pas et étaient prêts à pleurer.Cet intérêt de caste est venu masquerà leurs yeux l'horreur de condamner à mort.Il faut avouer que M.Sorel est bien neuf aux affaires.Si nous neparvenons à le sauver par le recours en grâce, sa mort sera une sorte de suicide.Mathilde n'eut garde de dire à Julien ce dont elle ne se doutait pas encore: c'est que l'abbé de Frilair, voyantJulien perdu, croyait utile à son ambition d'aspirer à devenir son successeur.Presque hors de lui à force de colère impuissante et de contrariété :Allez écouter une messe pour moi, dit-il à Mathilde, et laissez-moi un instant de paix.CHAPITRE XLIV 285 Le Rouge et Le NoirMathilde, déjà fort jalouse des visites de Mme de Rênal, et qui venait d'apprendre son départ, comprit la causede l'humeur de Julien, et fondit en larmes.Sa douleur était réelle, Julien le voyait et n'en était que plus irrité.Il avait un besoin impérieux de solitude, etcomment se la procurer?Enfin, Mathilde, après avoir essayé de tous les raisonnements pour l'attendrir, le laissa seul, mais presque aumême instant Fouqué parut.J'ai besoin d'être seul, dit-il à cet ami fidèle.Et comme il le vit hésiter:Je compose un mémoire pour mon recours en grâce.du reste.fais-moi un plaisir, ne me parle jamais de lamort.Si j'ai besoin de quelques services particuliers ce jour-là, laisse-moi t'en parler le premier.Quand Julien se fut enfin procuré la solitude, il se trouva plus accablé et plus lâche qu'auparavant.Le peu deforces qui restait à cet âme affaiblie, avait été épuisé à déguiser son état à Mlle de La Mole et à Fouqué [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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